Tunisie: le navire Sarost 5 accueilli en Tunisie avec 40 migrants à bord

Des migrants africains échangent avec un agent du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, à bord du navire Sarost 5, dans le port tunisien de Zarzis, le 1er août 2018.

Après plus de deux semaines d’attente, le Sarost 5 a finalement pu accoster à Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Les 40 migrants qui se trouvaient à bord de ce navire de commerce battant pavillon tunisien ont débarqué ce mardi 1er août à la mi-journée. Originaires d’Afrique subsaharienne, d’Egypte et du Bangladesh, ils étaient partis de Libye à bord d’un bateau pneumatique et avaient été secourus en zone maltaise. Mais Malte, l’Italie et la France avaient refusé de les prendre en charge. La Tunisie a donc finalement décidé de les accueillir pour des raisons humanitaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre Youssef Chahed il y a quelques jours.

C’est la fin d’un long feuilleton pour le Sarost 5. Le bateau est arrivé à Zarzis escorté par cinq navires militaires. Des membres de la garde nationale maritime étaient également montés à bord en vue du débarquement.

Car l’opération ne s’est pas faite sans encombre. Certains migrants ont menacé de se jeter à l’eau s’ils n’étaient pas envoyés en Europe. C’est ce qu’a expliqué Mongi Slim, un responsable du Croissant-Rouge tunisien qui se trouvait à bord. Mais les rescapés n’ont pas vraiment eu le choix : la Tunisie est le seul pays qui a accepté de les accueillir.

C’est donc le Croissant-Rouge qui les a pris en charge à leur arrivée. Deux femmes enceintes et un homme malade ont été emmenés à l’hôpital pour être examinés. Tous sont désormais hébergés dans un foyer pour migrants situé à Médenine, à une soixantaine de kilomètres de Zarzis.

L’Organisation internationale pour les migrations propose aux rescapés ce que l’on appelle un retour volontaire dans leur pays d’origine. Ils peuvent également rester en Tunisie. Une situation compliquée néanmoins puisque le pays n’a pas de loi sur l’asile. Certains risquent de choisir une troisième voie : tenter de nouveau de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.

 www.rfi.fr 

Centrafrique – La cohésion sociale renaît grâce aux travaux communautaires

 

Curage d'une canalisation - Crédit photo: Chris CAN

Curage d’une canalisation – Crédit photo: Chris CAN

Grande était la fracture entre les différentes communautés du 3e et 5e Arrondissement de Bangui aux pires heures de la crise centrafricaine, aujourd’hui, des efforts sont déployés pour éradiquer cette haine à travers diverses démarches.

        Sur initiative de l’Organisation Internationale de la Migration (O.I.M), les travaux de curage de canalisation et d’assainissent du 3 Arrondissement sont effectués par 350 jeunes recrutés dans le secteur. 175 musulmans et 175 chrétiens travaillent côte à côte, une action qui concoure largement à la cohésion sociale, denrée rare en Centrafrique depuis l’éclatement de la crise et le 3e Arrondissement en particulier.

         Le responsable des travaux, Mamour Amadou Ahadjo, a rapporté à RJDH que « ces jeunes doivent travailler ensemble pour une durée d’un an et six mois.  Les travaux sont entre autres le curage des canaux et l’assainissement desdites localités, dans le but d’asseoir la cohésion sociale ». Il a souligné que le Maire de l’Arrondissement, les chefs des quartiers et responsables d’associations sont mis à contribution dans cette approche de vivre ensemble, précisément dans le recrutement des jeunes qui encourage la mixité.   » Parmi les 350 personnes, on compte aussi des jeunes filles musulmanes et chrétiennes. Tous, collaborent et ils ont un esprit d’équipe « , a-t-il noté.

         Noura Batayoko, employée pour le curage du Canal Yakité se réjouit doublement de la stratégie de l’O.I.M qui vise d’abord à souder la fracture entre leurs communautés et donne un travail rémunérateur aux jeunes. « Nous sommes bloqués à la mosquée centrale. Cette activité nous a permis de sortir de notre cachette afin de travailler pour avoir de l’argent, mais aussi pour côtoyer nos frères chrétiens « , a-telle souligné à RJDH. Même son de cloche pour Guy Demba qui fait remarquer que  » leur présence a facilité la libre circulation des personnes qui craignaient de passer sur l’axe du quartier de Yakité vers le Km5. Cette rue a été dénommée ‘’couloir de la mort’’, et maintenant la voie est libre « .

   Les personnes recrutées sont rémunérées à la journée par l’O.I.M à hauteur de 2500 et 3000 francs CFA  (3,8 à 4,5 euros) par jour en fonction du site d’activité. La stratégie que les communautés collaborent, interagissent et apprennent à vivre en harmonie, en mettant à profit leurs diversités sociales et religieuses a fait ses preuves ailleurs. En Centrafrique, elle est  à ses premiers pas, l’espoir est grand pour que les cœurs se désarment au bénéfice de la cohésion sociale qui a déserté notre kodro (pays).

Fleury-Venance Agou

Fleury-Venance Agou